Vous avez déjà entendu parler de Manfred Von Richtofen ? Il était plus connu sous le nom de baron rouge. Et bien, croyez le ou non, c’était un sorcier, et Bailey Hilde Von Richtofen était quelque chose comme son arrière- petite fille. Mais lors de sa naissance en 1973, par une froide et enneigée journée, a la frontière de l’URSS et en pleine RDA, ce n’était pas quelque chose que ces parents criaient a tue-tête, même s’ils habitaient dans un minuscule village sorcier. L’époque n’était pas la plus agréable, et Wolfram Von Richtofen et sa femme Heike, tous deux médicomages, avaient plutôt intérêt à ne pas essayer de se démarquer. Rentrer dans le moule était devenu en quelque sorte leur citation favorite.
Bailey avait quatre ans lorsqu’elle montra enfin ses premiers signes de magie. Ses parents l’avaient retrouvée assise au milieu du salon, un immense sourire éclairait son visage encadré de légères boucles blondes, et illuminait ses grands yeux bleus. Elle avait le doigt pointé sur le lustre où s’accrochait tant bien que mal Lothar, le chat persan de la famille.

Il s’est envolé tout seul maman !

Sept ans plus tard, la demoiselle franchissait pour la toute première fois les immenses portes en bois de l’académie magique Mighty Adler, caché au milieu de la foret noire. Elle avait enfin l’âge d’aller à l’école. Elle avait attendu ce jour depuis qu’elle avait appris qu’elle avait elle aussi des pouvoirs. Très vite Bailey se découvrit une passion pour les études ; elle aimait ca et était curieuse d’en savoir toujours plus. Elle avait réussi à se faire une bande d’amis qu’elle savait fidèle et agréable. En bref, elle était heureuse et ses parents aussi.
Le bonheur fut pourtant de courte durée. Lorsqu’elle eut treize ans, le destin commença à s’acharner contre sa famille. Il ne frappa pas souvent, deux fois seulement, mais a chaque fois, il avait frappé fort, détruisant tout derrière lui.
Neuf novembre 1989… Elle était a l’école ce jour la, et même si les évènements avaient lieu dans le monde moldu, tous les élèves en parlaient. Le mur était tombé ; les sorciers de l’ouest auraient enfin accès à l’est et vice-versa. En soit, le moment était historique, mais il n’avait rien pour bouleverser a tout jamais la vie de Bailey. C’est ce qu’elle croyait tout du moins avant de recevoir une lettre de son père.

Ma très chère Bailey,

Les mots ne me viennent pas facilement, mais il va falloir que je fasse preuve de courage, tout comme toi. Mon frère, ton oncle, et sa femme, se sont fait tuer un peu plus tôt dans la journée. Ce sont des armes moldus qui ont eut raison d’eux alors qu’ils célébraient, idiotement, la chute du mur. […] Je m’en vais immédiatement pour Berlin afin de m’occuper de tes cousins désormais orphelins, et des paperasses. […]

La deuxième fois que le destin frappa, il ne restait que deux semaines de cours a Bailey avant que sa septième année soit finie et qu’elle obtienne son diplôme de fin d’étude. Reprendre une vie normale après la mort de son oncle et sa tante n’avait pas forcément été facile, mais elle, ses parents et ses cousins qui habitaient désormais avec eux, avaient réussi. Mais ca n’avait pas été assez. Cette fois, ce ne fut pas une lettre qui lui donna la mauvaise nouvelle, mais un des professeurs de Mighty Alder.

Mesdemoiselles Von Richtofen. Je suis vraiment désolé de devoir être celui qui vous apporte ce bien bien triste message. Vos parents, ont été tué aujourd’hui dans une désastreuse explosion qui a eut lieu chez vous… Votre frère/cousin est pour l’instant à l’hôpital dans un état grave, mais sa vie n’est visiblement pas en danger. Fort heureusement, les dégâts matériels ne sont pas trop importants. Maintenant que vous avez dix-sept ans Bailey, toutes les possessions de vos parents vous reviennent. Il faudrait aussi que vous signez ce papier, faisant de vous le gardien légal des vos cousins.

S’il y avait bien quelque chose de pire qu’apprendre une nouvelle comme celle la, c’était d’entendre une nouvelle comme celle la de la bouche d’un être humain doté d’autant de tact et d’humanité qu’un bout de bois.
A partir de ce moment la, TOUT changea. Bailey, qui avait eut de grands projets de carrière après de longues études dans l’université Poudlard fut obligée de toute abandonner afin de s’occuper de ses cousins. Elle réussit toutefois à entrer dans une université moldu ou elle étudia la psychologie. Après trois ans et un examen passé haut la main, elle entama une formation faisant d’elle une conseillère d’orientation.
Mais cela ne lui suffisait pas, elle voulait plus, et surtout, elle voulait quelque chose dans le monde sorcier. Elle postula donc au ministère de la magie allemand. Très rapidement, elle réussi a obtenir un tout petit poste dans le département des accidents et catastrophes magiques. Trois ans plus tard, sa demande de mutation à Londres fut acceptée. C’est donc pourquoi elle, et toute sa petite famille, prirent la direction de l’Angleterre.

Depuis un an, Bailey assume le poste de conseillère d’orientation à Poudlard, deux après-midi par semaine, et passe le reste de son temps à travailler dans le comité des inventions d’excuses a l’usage des moldus.

Amazing… Voilà, c’était tout a fait elle ! Enfin, peut-être pas, mais elle aimait penser le contraire.

Bailey est quelqu’un d’assez banal dans son caractère. Elle n’était pas plus gentille que quelqu’un d’autre, elle n’était pas excessivement violente, elle ne s’énervait même pas plus facilement que la moyenne, et au grand désespoir de son neveu, elle n’avait pas plus d’humour que n’importe qui d’autre. En très bref, elle n’était pas forcément un sujet d’étude très intéressant pour des psychanalystes, et était tout ce qu’il y a de plus banale, mais elle ne s’en plaignait pas, et les gens qui l’entouraient l’adoraient pour ca.
Elle avait de l’humour, assez pour rire aux blagues des autres et ne pas paraître désagréablement froide et pince sans rire ; elle n’en avait cependant pas assez pour se tenter elle même a faire des blagues qu’elle trouverait de toute façon idiotes. Elle avait bien essayé lorsqu’elle avait décidé de s’occuper de son neveu et sa nièce, mais elle avait très vite abandonné en réalisant qu’elle ne pouvait vraiment pas faire ca.
Bailey était une jeune femme naturellement gentille ; la méchanceté ne semblait pas vouloir habiter son corps, et elle avait beau essayer, elle ne pouvait pas. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait toujours occupé son temps a écouter les autres et a essayer de les aider résoudre leurs problème. Elle en avait d’ailleurs fait sa profession. Elle avait toujours eut un mal fou a refuser de rendre un service.
Il ne fallait pas pour autant croire qu’elle se laissait marcher dessus, c’était d’ailleurs même plutôt le contraire. Sous son visage d’ange se cachait un petit caractère bien trempé ; avant de lui faire faire quelque chose qu’elle ne voulait pas, il fallait se lever de bonne heure. Il ne lui arrive pas souvent de s’énerver, mais lorsqu’elle ca lui arrive, son accent allemand ressort, et dans ces moments la, les personnes autours d’elle comprenait qu’elle était beaucoup, mais alors beaucoup moins fragile qu’elle ne le paraissait et qu’il fallait peut-être penser a la respecter et a la craindre un peu plus que ca...

La vie n’avait pas toujours été tendre avec elle, et ca lui avait permis de se forger un caractère bien a elle qui était tout sauf extravagant. Elle aimait rentrer dans le moule sans pour autant en être le copie conforme.